Général Raymond COCHE
(1904 - 1996)

 

 
 
    Le Général Coche est né à Valence en 1904 : du côté paternel, sa famille était originaire de Revel en Isère, et, du côté maternel du Voironnais.
Son père, sorti de l'Ecole Polytechnique, était Commandant d'artillerie.
   
Il réussit, avec un ordre de mission du Général Weygand, à faire sortir mille hommes tous équipés, de leurs casernes, pour les expédier en Algérie par bateau, alors que l'armistice est signé le 25 juin 1940.  En congé d'armistice, il établit les bases d'une véritable charte de la jeunesse pour les garçons et les filles dans l'espoir de les mettre à l'abri des doctrines d'outre-Rhin, et avec le Général de la Porte du Theil il crée les Chantiers de Jeunesse.
Mais surtout, il y avait eu l'arrière-grand-père de Raymond Coche, Frédéric Faige-Blanc, poète et écrivain connu sous le nom de plume d'"Alpinus", chasseur passionné de montagne et maire de Voiron.

Toute cette histoire familiale auréolée des hauts- faits de membres de sa nombreuse famille pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918) ou en Extrême-Orient ont profondément imprégné le jeune Raymond qui entre à l'Ecole de Saint-Cyr en 1923. Dès lors, toute sa carrière militaire puis civile va porter à des sommets les valeurs les plus nobles qu'il a su retenir de sa tradition familiale.

En 1933, Raymond Coche est à Grenoble au 6e B.C.A.

Il demande, pour bien connaître la montagne, de faire deux stages à l'Ecole de Haute-Montagne de Chamonix. Ainsi lui demandera-t-on en juillet 1938 d'emmener la Compagnie d'Eclaireurs Skieurs de la 27e division au sommet du Mont Blanc, un exploit qu'il mènera à bien.

Au début de la guerre 39-45, on le trouve à Narvik dans l'état-major du Général Béthouard : il participe à la prise de ce port nécessaire pour assurer le rembarquement des troupes le 7 juin 1940, après le désastre en France.
br> C'est alors dans le réduit Breton qu'il permet, en retardant l'avance allemande, d'éviter que ses hommes soient prisonniers ; et, le 20 juin, il arrive par mer à l'embouchure de la Gironde.
  C'est encore Coche qui sera à l'origine de Jeunesse et Montagne et son appel aux jeunes est un modèle de foi et de courage pour ressusciter l'honneur de l'Homme.

On le retrouve encore en Algérie où il s'occupe de la jeunesse avec un dynamisme et un enthousiasme qui arrive à inquiéter Vichy : on met fin à ses fonctions. Bientôt, il rejoint les FFI de la Résistance Dauphinoise. C'est finalement à Monêtier, près de Briançon, qu'il rencontre les premières troupes américaines le 22 août 1944, puis entre avec elles et ses résistants à Briançon le 23. Le 24, il est à Grenoble puis participe à la prise de Romans que les Allemands, refoulés de la vallée du Rhône, ont transformé en camp retranché. Les quatre Ecoles de Cadres FFI qu'il avait organisées sont placées à la disposition de la 2e Division d'Infanterie Marocaine, Raymond Coche participera encore à la libération de Montbéliard, Bieschwiller, Staufïen et Thann (9 décembre 1944). Le 25 juin, il est nommé Lieutenant-Colonel : il est chargé du reclassement de 80 000 militaires de carrière, une tâche qui lui demandera cinq ans. Au lieu de partir en occupation en Autriche avec le grade de colonel, en 1950, il demande à retourner en Algérie où il sent que les choses se gâtent. Il est chargé de la protection de tout le réseau routier (30 000 km), de celui des voies ferrées (4 500 km), de 7 500 ponts, du parachutage dans les zones difficiles Puis, le 1er janvier 1962, il est promu général de division ; il a cinquante-huit ans.

René ORIARD