Mercredi 18 Novembre

 

              La monotonie est heureusement bannie car un incident,
qui pour beaucoup est empreint de gravité, vient d'éclater : la
première piqûre.
              Le matin pas de décrassage, pas de jus (plus ennuyeux),
pas de coupe, en sommes repos.
              Le réveil est fixé à 9 heures et à partir de ce moment-là,
l'attente inquiète de l'infirmier commmence. 12 heures, toujours
pas d'infirmier, et la faim qui se fait sentir. 12  heures 30, << On
ne sera pas piqués >> disent les uns, << Si ! >> disent les autres.
Les derniers ont raison, car à 13 heures l'infirmier nous arrive
muni de ses petites boîtes, de ses ampoules, de ses éprouvettes,
bref de tout son attirail.
              Passons sur une épreuve préliminaire où il est question
d'éprouvette, et arrive le moment critique de la piqûre. Une mince
tache rouge de mercurochrome, puis l'aiguille. Un second
passage au mercurochrome et c'est fini . Déjà ! Cela s'est passé
sans incident et l'appréhension que nous avions était mal fondée,
et on regrette presque de ne pas en avoir plus souvent, car ces
jours-là ... pas de coupe.
              L'attente de la faim est la plus pénible et les discussions
vont bon train sur les pâtés de foie, le chocolat aux noisettes, et...
              Le soir, tôt au lit quand, vers 22 heures, un bruit sinistre,
un ronronnement sans cesse amplifié ponctué d'éclairements.
La symphonie s'achève sur un éclatement bruyant. Nous sortons
et voyons les lueurs des bombes incendiaires dont un avion s'est
délesté.

 

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