<< (...) De par les conditions de l'Armistice, les écoles de personnel navigant et non navigant, de spécialistes de l'Armée de l'Air, ont été fermées et ce personnel a été regroupé dans des camps que nous appellerons des camps - je ne veux pas employer le mot de concentration- qui sont dans le sud de la France, bien entendu Toulouse, Dordelongue, Orange -je ne me rappelle plus un autre camp important- et ils étaient là à ne rien faire.
On ne pouvait pas les démobiliser d'ailleurs. Beaucoup appartenaient à la zone nord. Les démobiliser n'était pas envisageable de la part du chef responsable de l'Aéronautique. Il a recherché les moyens de préserver ce personnel de la dissémination et de le maintenir en état de combattre, c'est-à-dire dans la meilleure forme possible au cas où on pourrait reprendre les armes. C'est tout un capital humain impossible à remplacer au pied levé comme vous pouvez le penser.
(...).
(...) l'essentiel est le suivant : il s'agit de faire de ces hommes qui sortent des camps où ils ont mijoté, où l'état moral est lamentable et, par conséquent l'état physique souvent très déficient, il s'agit de ces gens dans une mauvaise situation individuellement pris, eh bien de les régénérer et d'en faire des hommes, non plus des militaires, mais des hommes, c'est-à-dire de leur rendre leur tonus et leur envie de faire quelque chose (...) >>

 

"André de ROUSSY DE SALES raconte J.M."
Extrait de l'Interview (1976) donné à la Revue JM
Mis en page par J.-P. MORAND
 
Texte intégral (Roussy raconte JM.pdf), téléchargeable en cliquant ici.