La tragédie du Lac Blanc
- Mercredi 25 novembre 1943 -
Ce jour-là, une vingtaine de volontaires de l'équipe Ruby, sous la conduite du chef Bousser, quitte le Centre-école de Montroc où elle avait ses quartier, spour une promenade facile et classique- en été - du Lac Blanc, situé dans le massif des Aiguilles Rousses à 2354 m d'altitude.
Le groupe se mit en route vers le sommet vers neuf heures du matin, malgré un temps incertain : tous étaient heureux et insouciants, et pour la plupart c'était leur premier contact avec la montagne.
Vers midi, la neige tombe et la blancheur du pausage ne facilite pas le repérage ; mais enfin vers 13 h 30 le groupe atteint le refuge du Lac Blanc.
Vers 16 h 30, le temps de repos et du casse-croûte passés, le groupe entreprend le chemin du retour, sauf un chef et trois volontaires qui restent au chalet pour y mettre de l'ordre et le refermer.
Le groupe finit par s'égarer dans les barres rocheuses de Remua qui dominent de 300 m le Centre et le Hameau des Frasserands.
Décision est alors prise de creuser un trou dans la neige pour préparer un bivouac permettant d'attendre les secours : les jeunes sont fatigués et pas assez chaudement vêtus.
L'alerte est donnée vers 21 h 30, mais le Centre, où le retard du groupe n'est pas passé inaperçu, s'est mobilisé et dépêche une équipe de secours qui rebrousse finalement chemin devant la violence des éléments, la menace des avalanches et l'obscurité.
Jeudi 26, au petit matin, sur les 17 membres de la caravane, 5 seulement peuvent rentrer avec les sauveteurs, indemnes si ce n'est quelques gelures aux pieds et aux mains.
Le vendredi matin, on dénombrera 5 rescapés, 8 morts et 4 disparus : les volontaires restés au chalet ont été pris dans la tempête, leurs corps ensevelis dans la neige n'ont pu être retrouvés.
De nombreuses recherches, sans résultat, ont été entreprises durant l'été 1944, pour finalement être abandonnées le 9 septembre.
Trente mois plus tard...
Ce n'est qu'à l'automne 1945 que des bûcherons travaillant à une coupe de bois, dans le couloir qui va du sommet du plateau des Chéseris va au village des Chosalets découvrirent une paire de chaussures militaires en bon état. L'un d'eux, le 5 juin 1946, voulut en savoir plus et partit explorer le couloir pour y découvrir une armature de sac de montagne et à côté un corps revêtu de l'uniforme de J.M. : l'information parvint très vite à l'E.H.M. de Chamonix. Aussitôt, sous la conduite de Gaston Rouillon, ancien chef du Service Montagne de J.M., qui servait alors à l'E.H.M, l'ensemble des stagiaires, instructeurs et quelques civils se mettent en route. Arrivés sur place, ils identifièrent formellement le 1er corps, puis à quelques mètres découvrirent deux autres corps, et enfin deux cents mètres plus bas, le dernier corps, celui du chef Bousser, fut récupéré.
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