Jeudi 1er avril : Les volontaires se ressentent encore des fatigues du raid des Allues, aussi l'essentiel de l'activité de la journée est la répétition du dégagement prévu pour la semaine suivante à Arêches. De plus, la journée est marquée de quelques plaisanteries de 1er avril, dont Bernot et de Maulmin font notamment les frais. Vendredi 2 avril : Aujourd'hui inspection de détail de la tenue pour préparer la visite du Général de La porte du Theil qui a lieu demain à Arêches. Puis bagotage par l'E.C.E. Bodelle pour l'équipe Vincent et l'E.C.E. pour l'équipe Grenet. L'après-midi, nous descendons à la rencontre des muletiers pour remonter un peu de ravitaillement dans les sacs et permettre à la mule d'arriver à St Guérin. Samedi 3 avril : Le matin, après les couleurs : ordre serré. Le reste de la matinée est consacré au nettoyage en grand de nous mêmes et de nos uniformes. On brosse, on frotte, on astique pendant 2 heures ; moyennant cela, tout le monde est nickel pour recevoir le Général. Déjeuner à 11 h 30, et à 12 h 30, départ pour Arêches. Arrivés en bas, nous redonnons un coup de brosse à nos souliers et rectifions la tenue. Nous nous rangeons sur la place de l'église, l'équipe Vincent d'un côté et la Grenet de l'autre. Le Général de La Porte du Theil arrive avec ¾ d'heure de retard, il interroge la plupart d'entre nous, et ne pouvant visiter notre chalet, il repart aussitôt vers le Planey. Nous reprenons alors doucement le chemin du chalet. Le soir nous tenons conseil autour du chef Degouey : nous parlons de dégagement, de la coupe, du gueuleton et de la réception des bleus. Dimanche 4 avril : Journée magnifique. Quelques-uns descendent à Arêches et remontent du pain. L'après-midi sont effectués deux petits travaux : le réservoir d'eau rempli de terre est nettoyé et l'eau arrive de nouveau sur l'évier ; la drisse du mât est réparée. La journée se termine dans le calme, comme les autres dimanches. Lundi 5 avril : Pour ce jour est prévu la montée d'un câble à Grésy sur Isère pour l'entreprise Bernard frères de Moutiers. A cet effet nous tous les volontaires du groupe présents au chalet (sauf Chambon, Couttet) nous levons très tôt (5 h), nous prenons un car à Arêches qui nous met à Grésy vers 8 h. Puis ce fut la descente à fond de train sur Grésy. Là, chacun trouva une maison hospitalière où il dégusta du bon vin de la vallée. Aussi durant le retour, l'ambiance fut dans la car franchement très chaude !!! Nous arrivons à Albertville vers 14 h 30. Nous sommes libres jusqu'à 17 h 30 et nous nous dispersons dans la ville. Après un court arrêt à Beaufort, le car nous dépose à Arêches. L'idée de la remontée n'enthousiasme personne. Nous arrivons cependant à St Guérin vers 20 h 30, assez fourbus mais gardant un bon souvenir de cette journée originale. Mardi 6 avril : La journée est marquée par la préparation du raid à skis vers les Chapieux, dont le départ est prévu pour le lendemain matin à cinq heures. Le matin a eu lieu le départ des élèves chefs d'équipe : Thoulouse, Bodelle et Epitalon pour un stage à St Sorlin d'Arves. L'équipe Grenet descend au chantier de l'Ecole paroissiale. Le soir sont examinés en veillée les différentes questions posées part le départ prochain à la coupe de Marthod. Mercredi 7 avril : Aujourd'hui, 6 volontaires emmenés par le chef Rondy doivent partir en raid. Ce sont : Bernot, Burlet, Richard, Muraz, Lanternier et Simond. Le chef Rondy se fait réveiller à quatre heures : temps défavorable. "Revenez dans une heure" dit-il au cuistot qui était venu le réveiller. 5 heures : le temps est toujours bouché. Nous nous lèverons donc à 6 h 30 en même temps, mais le mauvais temps persiste et le départ est remis pour l'après-midi. Cependant le temps se lève et nous montons au col de la Louze, mais à peine dégagé, le temps se couvre de nouveau, nous partirons demain ! Pour nous maintenir en forme, un peu de débitage l'après-midi !! Burlet et Bernot apprennent qu'ils partent le lendemain, le 1er au stage de comptabilité, le 2ème au stage de C.P. Encore 2 hommes de moins pour le raid ! Baronnet (équipe Grenet) remplace Bernot. Jeudi 8 avril : Dès cinq heures, les cinq volontaires et le chef Rondy qui n'ont pas renoncé a leur raid et se "tâtent" longuement avant de se décider à partir vers 6 h 45. Le temps est mauvais, la neige tombe drue, la bourrasque enfin nous contraint à nous réfugier dans un chalet. Là, autour d'un bon feu, nous réchauffons nos abattis engourdis et, le temps persistant à bouder, nous décollons nos peaux et redescendons sur St Guérin. Au chalet, les autres volontaires se partagent les travaux de nettoyage, de déblayage de neige et de débitage. Vendredi 9 avril : Les skieurs sont têtus et malgré le temps très incertain se lèvent à cinq heures, se préparent comme la veille et l'avant-veille ! On part à 6 h 30 ; nous montons depuis une heure et demie quand une neige fine se mit à tomber, nous n'en tîmmes pas compte, mais le vent se lève bientôt, nous nous réfugions dans un chalet et après un léger casse-croûte, nous nous remettons en route bien que le temps soit toujours détestable. C'est alors que le brouillard se met de la partie, il nous voile absolument l'horizon et le passage des Embouchues dont nous ne sommes cependant qu'à quelques minutes. Devant cette hostilité des éléments, le chef Rondy n'insiste pas, c'est alors que commence une très pénible descente, en neige profonde ; le brouillard est tel qu'il faut se baisser pour voir les traces de celui qui est devant. Pour la troisième fois les éléments nous avaient vaincus. Au chalet, la vie a continué sur le même rythme que les autres jours, un peu gêné cependant par le mauvais temps. Samedi 10 avril : Par une cruelle ironie du sort le temps est aujourd'hui splendide et les fanatiques pour se consoler du raid manqué montent au Riondet avec le chef Rondy ; en haut la neige est excellente et pour cette ultime sortie, tous s'en donne à cœur joie, l'humeur est excellente et le chef Rondy en profite pour nous faire ramener une bûche pour notre réserve défaillante, il donne d'ailleurs l'exemple. L'après-midi, pour marquer notre séparation, le chef Degouey invite toute l'équipe Vincent chez Madame Viallet à Maupaz : réunion intime des plus sympathiques. Le goûter est très fin, les chants se succèdent à une cadence accélérée sous les yeux un peu ébahis des "Viallet girls". Le chef nous parle assez longuement, il nous dit la satisfaction qu'il a éprouvé avec nous depuis 6 mois. Il nous dit aussi les devoirs qui nous attendent à la sortie de J.M. Toutes ces paroles vont droit au cœur de chaque volontaire. Dimanche 11 avril : Ce jour est consacré aux adieux de l'Equipe Vincent à l'Equipe Grenet. Ces adieux sont marqués essentiellement par un dîner. Tout le Groupe donc, y compris 5 bleus arrivés de la veille, se trouve réuni autour d'une joyeuse table, s'apprêtant à déguster le menu suivant : - Potage au fromage - - Pâtes St Guérin - - Ragoût maison - - Cotelettes de veau - - Rôti - - Pâtes au fromage - - Fromage blanc - - Tome beaufortaine - - Tarte aux pommes - - J.M. rouge 1942 - - Café - Devant un tel menu, l'atmosphère s'est très rapidement échauffée ; à cette occasion les bleus sont priés de faire apprécier leurs divers talents de société ; on remarque un harmoniciste distingué. Par contre, un autre, surnommé d'emblée Cyrano, se fait longuement prier. Le chef de Rouffignac lui-même se laisse aller à imiter Tino Rossi, ce qui lui vaut un franc succès. De Maulemain, cuistot pour l'occasion, a aussi assuré son service d'une manière humoristique. Tout à coup, en fin de soirée, un ordre retentit : tout le monde en anorak pour chanter dehors l'hymme J.M. Chacun revêt sa cagoule, on se range sur la terrasse, le chef de Rouffignac en un long discours adresse à l'équipe Vincent ses adieux et ceux du Groupe. Sur ce, chacun va se coucher. Lundi 12 avril : Pour notre avant-dernier soir au chalet, un virage des bleus s'impose. A 4 heures du matin, dans le silence, toute la chambre du haut se lève : ce fut lamentable. Tous les bleus les ont eues à zéro n'opposant aucune résistance. A 4 h 15, tout est fini, tous sont couchés. Nous nous levons à 6 heures pour descendre un supplément de paquetage, en l'occurrence : un quart, un couvercle de gamelle !!! Nous remontons de Beaufort après avoir "touché" trois bleus, ils nous accompagnent jusqu'à Arêches, là, nous nous arrêtons pour visiter la mine : des galeries sombres, de la poussière, de la boue et de l'eau à volonté sont la caractéristique de la mine. A 15 heures nous remontons à St Guérin pour faire nos sacs pour le lendemain. Hélas, après la soupe, le chef de Rouffignac nous apprend de vilaines choses sur les gars. L'une des équipes est reconnue coupable et se voit infliger une marche de nuit. Pour la St Vincent, chaque volontaire a avec son chef un entretien intime qui se termine à minuit. |
|