Aujourd'hui samedi, nous attendons tous le
Général de La Porte du Theil. Inutile de dire que tous les esprits sont
surexcités. Lever à 6 heures. Décrassage. Déjeuner. A 7 heures, les
couleurs sont hissées, puis revue de cheveux. 3 de nous doivent se les
faire couper avant midi, et l'on aura, dans la matinée, le spectacle
insolite de Ruffier et de Merle qui, ciseaux en main, rivaliseront à
qui fera les plus belles échelles. Pauvres cheveux ! Sitôt les couleurs,
revue de sacs, puis nous allons chercher le ravitaillement au Planey.
Les premiers remontés sont employés aux travaux de propreté du
chalet. A midi, sitôt le déjeuner pris, tout le monde met la dernière
main à l'habillement et à la propreté : lits au carré, balayage, etc...
Mais à une heure et demie, Grillet arrive, pliant sous le poids
d'enveloppes de matelas et de polochons. Les lits sont défaits et
les volontaires enveloppent les matelats et les polochons à l'aide de
grands coups de poing. Enfin, à deux heures et demie, tout est prêt
et l'équipe descend au Planey pour se ranger. Le Chef Martineau,
qui est un peu énervé et fume cigarettes sur cigarettes, trouve que
le rang n'est pas assez vite fait et Coquard évite, par un départ
foudroyant, le coup de pied qui lui était destiné. Rangées sur deux
rangs, l'une en face de l'autre les deux équipes attendent.
       A 3 ^h 1/4, un bruit de voiture. Pareil à un Sioux, nous voyons
apparaître le volontaire Malroux armé de sa caméra.