- Equipe Grenet - Mardi 7 octobre 120 gars de tous les coins de France sont convoqués rue Cornélie Gémond à Grenoble, à la Direction de Jeunesse et Montagne. La matinée se passe à attendre son tour pour remplir un tas de fiches. A midi, nous faisons connaissance avec la rue du Drac. L'impression que nous fait ce centre d'hébergement est plutôt curieux. Le moins qu'on puisse dire c'est que ça sent le renfermé ! L'après-midi se passe à attendre les différentes visites médicales et autres. Mercredi 8 octobre Distribution du matériel et contre-visite. La cuisine au Drac n'est guère engageante. Jeudi 9 octobre. Nous traînons encore rue du Drac. Il paraît que c'est ainsi que se passe la vie à l'armée. Vendredi 10 octobre Le lever est à 3 h ½ et nous embarquons vers 5 h, direction Challes-les-Eaux. Arrivée à Chignin à 6 h. Un camion nous attend pour prendre nos sacs. Cette attention nous touche et nous ragaillardit. Vraiment le séjour au Drac est déprimant. Nous faisons Chignin-Challes-les-Eaux à pied. La nourriture est meilleure ici mais les attentes sont les mêmes. Enfin 19 gars sont affectés après moult démarches au centre Beaufort. Samedi 11 octobre Nous refaisons la route Challes-Chignin avec le barda, 33 kg en moyenne. Albertville-Beaufort se fait en car. A Beaufort le menu n'est guère extraordinaire, mais nous avons si faim que tout passe. 8 des 19 sont affectés à St Guérin : Carteron, Mutte, Cirouge, Lemoine, Pfeiffer, Honilh, Paget, Lambert. Un nommé Pounet se joint à ceux-là par erreur. Les 9 autres, accompagnés du chef de Groupe Guers montent en car à Arêches, ainsi que ceux affectés au Planey. A Arêches, une charrette, un muletier et une mule nous attendent. Décidément, à mesure qu'on s'éloigne des villes l'organisation est mieux faite. Il pleut à verse. Nous distribuons une partie du barda sur la charrette et nous grimpons vers ce chalet. Que sera-ce ? Tard dans la soirée, nous y arrivons après une marche harassante. Nous sommes rompus et trempés mais l'accueil des anciens nous ragaillardit. Un bon repas achève de nous conquérir. Décidément ce chalet nous paraît sympathique. On verra. Dimanche 12 octobre Des anciens descendent à Arêches, aucun des 9 nouveaux ne descend, aucune envie de sortir. Nous nous installons et faisons connaissance. La nourriture est bonne, mais nous paraît insuffisante pour nos appêtits. Nous chantons avec entrain, une équipe est née. Lundi 13 octobre Nous sommes intégrés dans le plan de travail. Le bois fait le plat de résistance, couper, scier, transporter, c'est nouveau pour beaucoup d'entre nous. Mardi 14 octobre Le chef décide une ballade. Nous allons faire l'ascension du Grand Mont. Ballade qui paraît rude à beaucoup mais l'effort fut relativement court. Et quelle vue magnifique, on découvre et redécouvre les Alpes avec la même émotion. Vers 1 h de l'après-midi, nous sommes de retour dans notre chalet que nous aimons de plus en plus. Décidément la vie à 1500 m d'altitude est belle. Mercredi 15 octobre Travail aux fagots. On continue à s'installer. On chante de plus en plus. Joie de vivre. Pureté du paysage qui déteint sur les âmes. Jeudi 16 octobre Nous partons à 2 km ramasser des têtes de sapin sous la surveillance du moniteur Pizzi. Les avis sur le travail sont partagés ! Dans notre chambrée, on commence à se connaître et à se mesurer. Les discussions, les échanges d'idées se poursuivent tard dans la nuit. Vendredi 17 octobre Nous partons de bonne heure et pour la journée. On va couper du bois sur la pente avancée du Grand Mont. Une heure de montée. Le casse-croûte au beurre et au fromage a été d'un goût... Ah que c'est bon, beurre fromage. On s'en est gavé. Nous avons abattu pas mal de boulot !... et d'arbres. Le travail est rude ma foi, mais les étudiants, avec de la bonne volonté, ne font pas de trop mauvais bucherons. Samedi 18 octobre Aujourd'hui c'est aux branches que nous allons. Dimanche 19 octobre Tous les "jeunes" se font beau. Coquetterie ? Peut-être. En tous cas, il fait bon se sentir frais, pomponné, dispo, propre. Ce jour de repos est apprécié à sa juste valeur. Lundi 20 octobre Ce jour est marqué par un extra. Des tomates farcies que Barbier et Pfeiffer nous préparent. Les questions alimentaires ont décidément une grande importance. Mardi 21 octobre R.A.S. Le déjeuner expédié, le chef de centre, massif, énergique, le visage bien découpé, reçoit les jeunes. C'est dans le bureau que se font les affectations. Beaucoup sont inquiets, où seront-ils envoyés ? Les sépararera-t-on de leurs amis ? Bientôt, la liste est prête 11 d'entre nous se dirigent vers le Planey et 8 sur St Guérin : Barneau, Gondy, Perret, Burlet, Lavaivre, Berthet, Fouchère, Falcoz prennent la route d'Arêches où deux muletiers de St Guérin, Cirouge et Cerzet, les attendent. Au début, les conversations vont bon train, on fait connaissance, puis la fatigue aidant, chacun rentre dans sa coquille et marche la tête basse. Pendant 1/2 heure faisons route avec les muletiers qui nous renseignent sur la vie au chalet, mais comme leur mule est rétive, et s'arrête sans qu'on l'en prie, nois filons devant. Bientôt nous marchons dans la neige, la fatigue se fait de plus en plus sentir, certains avancent en titubant, d'autres laissent percer leur colère. Tout à coup, au coin de la forêt, des lumières, un chalet. St Guérin nous reçoit, personne n'a été prévenu de notre arrivée. Enfin, le premier bon repas depuis que nous sommes dans le Mouvement. Sans avoir encore réalisé, nos paillasses nous regardent et bientôt un sommeil réparateur nous accueille. Mardi 28 octobre Nous faisons connaissance avec le chalet et ses habitants. Pas de chefs, du moins nous l'avons cru jusqu'au moment où une voix de basse appartenant à un maigrelet au teint coloré, nous a ordonné à table de nous lever : le chef adjoint Seguin entrait. On se regarde comme des bêtes curieuses, de table à table. L'après-midi : divers travaux intérieurs. Le soir, des chants vigoureux égayent l'atmosphère, mais pourquoi tapent-ils tous des pieds en regardant au ciel ? Mercredi 29 octobre Le réveil sonne à 7 h. Dans la matinée le chef de groupe, notre chef pendant huit mois, nous reçoit quelques minutes, il converse avec nous. A partir de cet instant nous sommes définitivement admis dans le chalet. Une particularité : les anciens se rendent seuls au drapeau. Le travail intérieur continue, il neige. A table, on se regarde de plus en plus sympathiquement, des amitiés se nouent. Le soir, conférence sur l'Art Dramatique, le conférencier ignorerait-il l'ordre et la logique ? Jeudi 30 octobre Il neige toujours, les charpentiers construisent de nouveaux lits, 9 volontaires sont attendus. Une rumeur parcourt le chalet, excitant la curiosité de chacun : James Couttet serait affecté à St Guérin. Une équipe decend à Arêches chercher du pain et des planches. On fait la trace pour remonter car la neige tombe sans arrêt. On fait de plus en plus partie du chalet. Carteron se ridiculise à la veillée en voulant narrer : "mon chapeau". Vendredi 31 octobre Tout le chalet se prépare, grand nettoyage. Une équipe descend à Arêches pour chercher les nouveaux. On remonte bredouille, les nouveaux se sont perdus entre Challes et Beaufort. Le menu est bon, tout le monde se regarde et Pfeiffer promène une face "hilarde" dans le réfectoire. |
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