Les historiens se sont peu intéressés jusqu'à ce jour, à cette composante de la Résistance, confondant dans
un même ensemble JEUNESSE et MONTAGNE et les autres éléments des Chantiers de la Jeunesse.
La création même des Groupements en Août 1940 était le germe d'une préparation à la Renaissance
de la France. C'était en un sens, le premier acte de Résistance, mais le terme n'était pas encore utilisé.
Fin 1942, la mission de Robert THOLLON, chef du Centre-Ecole, auprès des représentants de la
France Libre en Afrique du Nord marque un tournant décisif. A partir de ce moment, le commandement de
JM restera en liaison directe et permanente avec l'Etat-Major allié. C'est Henri ZIEGLER, Ingénieur Général
de l Air, qui sera l'agent de liaison clandestin entre Vichy, Londres et Alger.
André de ROUSSY DE SALES, Commissaire Général de Jeunesse et Montagne, et ses adjoints
Gaston ROUILLON, Henri RIPERT, Henri CONSTANT ... ) allaient dès ce moment préparer le passage à
l'action. Des dépôts d'armes, d'équipements et de vivres furent constitués en divers points des Alpes.
Le passage de JM à la Résistance fut effectif à la réception de l'ordre venu de Londres via la B. B. C.,
le 1er juin 1944 :
"Coup d'envoi à quinze heures !"
Plus du tiers des effectifs J.M. intégrèrent les principaux Maquis qu'ils créèrent parfois, encadrèrent souvent. Pour ne citer que les principaux :
La colonne Rapide n°6 des F.F.I. d'Auvergne qui deviendra plus tard la 1/2 Brigade Renaud de
la Division d'Auvergne a été créée le 3 juin 1944 par l'Ecole de Cadres. Partis 120... ils étaient 1300 à la fin de la campagne.
Regroupée dans le Cantal, elle reçut le 14 juillet un très gros parachutage d'armes -Opération
Cadillac- qui a engagé, au total, 180 forteresses volantes. Cette unité est intervenue dans des opérations
de harcèlement des troupes allemandes qui remontaient vers le nord, les principales actions ayant eu lieu
au Pas de Compaing (1), à (trois jours de combats).
Elle est entrée dans Lyon le 3 septembre 1944, en tête du dispositif général d'assaut en avant-garde
des troupes de l'Armée du Général de Lattre.
Déplacée sur la Loire, elle barrait la route, le 3 septembre 1944 à Decize aux unités allemandes et prit une part prépondérante dans la reddition de la colonne du Général Elster (18000 soldats et officiers avec armes et matériels).(2))
Les actions de cette C.R. 6 ont été retracées par Henri Laurent sur la base de ses souvenirs.
Vous pouvez soit :
La Compagnie Stéphane du Capitaine Stéphane POITAU, comptait 136 combattants Les 2 adjoints du Capitaine et ses 9 chefs de groupes de combat étaient des J.M. -dont Jacques FOUCART. La Compagnie a tendu aux allemands près de 70 embuscades meurtrières en Isère puis sur la frontière Alpine
Elle infligea de lourdes pertes à l'ennemi sans jamais provoquer de représailles contre la population civile.
Dans le Champsaur, le maquis CONSTANT, Chef de Centre de J. M. participa au sauvetage ("American Trek") de
l'équipage d'un B24 Liberator de l'U.S. Air Force qui s'était écrasé près de Gap. Ils tentèrent de lui faire
gagner la Suisse par les hauts cols de l'Oisans dans un périple de 40 jours.
Le maquis d'Oisans, créé par les Chefs de Centre RIPERT et CARREL, contribua à la même opération de sauvetage.
Ces deux Maquis, ainsi que celui de Belledonne du Chef GOREKI et celui du Dévoluy avec le Chef
LEININGER se distinguèrent par leur harcèlement répété des unités ennemies.
De nombreux JM, en groupe ou isolément, rejoignirent des Maquis dans le Sud-Ouest (Corps Francs
POMIES avec le Chef RISS), le Centre, l'Ain, le Jura, la Savoie, le Dauphiné et combattirent sous les couleurs de
l'Organisation de la Résistance Armée O.R.A., de l'Armée Secrète A.S. ou des Francs-Tireurs et Partisans F.T.P.
31 J.M. sont morts pendant les combats de la Résistance.